Le Tro Bro Leon 2025 a offert un spectacle saisissant ce dimanche, avec une domination tricolore sans partage. Au terme d’une course mouvementée dans les chemins boueux du Finistère, Bastien Tronchon (Decathlon-AG2R La Mondiale) s’est imposé devant son coéquipier Pierre Gautherat, marquant un nouveau succès pour l’équipe française dans cette série de semi-classiques bretonnes.
Une course rendue légendaire par les conditions
Comme souvent dans cette épreuve atypique, les coureurs ont dû affronter des conditions difficiles : pluie incessante, chemins détrempés et chutes multiples ont rythmé les 203,8 kilomètres de course. Les 29 secteurs de ribinou – ces fameuses portions de terre et de gravier qui font la spécificité du Tro Bro Leon – ont fait la sélection, forçant les coureurs à redoubler d’agilité et de ténacité.
À 21 kilomètres du but, Kévin Vauquelin (Arkéa-B & B Hotels) semblait tenir la bonne échappée, profitant des malheurs de Riley Sheehan (Israel-Premier Tech), deux fois à terre. Mais une crevaison a mis fin aux espoirs de Vauquelin, relançant la chasse derrière lui.
Des rebondissements jusqu’aux derniers kilomètres
Fredrik Dversnes (Uno-X Mobility) a alors pris le relais en tête, s’extirpant seul avant de chuter dans l’un des passages les plus redoutés, le secteur de Keradraon. Sa mésaventure a laissé le champ libre au duo Tronchon-Gautherat, qui s’est finalement disputé la victoire dans les derniers hectomètres.
Malgré un parcours semé d’embûches – erreur de trajectoire, changement de roue en solitaire – Tronchon, 24 ans, n’a jamais abdiqué. Couvert de boue mais déterminé, il a levé les bras à l’arrivée pour décrocher le deuxième succès de sa carrière professionnelle, après sa victoire sur le Tour de Burgos en 2022.
Une semaine faste pour Decathlon-AG2R La Mondiale
Ce triomphe vient compléter une semaine exceptionnelle pour la formation française, qui enchaîne une troisième victoire consécutive en terres bretonnes : après Aubin Sparfel au Tour du Finistère et Benoît Cosnefroy au Grand Prix du Morbihan, c’est donc Tronchon qui conclut cette série en beauté.
À noter également la performance de Valentin Madouas (Groupama-FDJ), qui termine troisième et premier coureur breton. Selon la tradition initiée par Jean-Paul Mellouët, fondateur de la course, il a reçu en récompense un cochon prénommé Léon, clin d’œil pittoresque à l’identité rurale de l’épreuve.
Le rideau tombe ainsi sur une semaine haute en couleur, où les semi-classiques bretonnes ont, une fois de plus, prouvé leur capacité à offrir des scénarios spectaculaires et à consacrer de véritables guerriers du bitume.