Ce devait être un grand duel, une bataille serrée entre deux stylistes du tennis mondial. Mais le choc entre Jannik Sinner et Grigor Dimitrov a finalement tourné au drame sportif. Dominé dans le jeu, gêné au niveau du coude droit et mené deux sets à zéro, le numéro 1 mondial semblait au bord de l’élimination. En face, Dimitrov livrait un match d’une qualité remarquable, jouant juste, percutant et très agressif.
Mais une fois encore, le Bulgare a vu son corps le trahir. Alors qu’il était en pleine maîtrise et proche d’un immense exploit, une douleur soudaine entre l’épaule et le pectoral droit l’a contraint à s’arrêter, terrassé, incapable de continuer. Ce nouvel abandon – le cinquième consécutif en Grand Chelem – s’ajoute à une longue série de désillusions qui ont ponctué sa carrière. Un triste scénario que personne n’aurait pu anticiper, tant il semblait en contrôle.
Ce match devait être une démonstration de tennis, il s’est transformé en un épisode cruel de plus dans la carrière de Dimitrov, pourtant si talentueux mais perpétuellement freiné par les blessures. L’image du joueur, allongé sur le gazon, anéanti, restera forte. En face, Sinner, lucide, a admis qu’il s’en sortait presque miraculeusement. Le numéro 1 mondial poursuit sa route à Wimbledon, mais l’histoire retiendra surtout la douleur silencieuse d’un joueur abandonné une fois de plus par son propre corps.